Chaque hiver, plusieurs virus circulent activement dans la population. Ils sont à l’origine d’épidémies dont les conséquences peuvent être graves chez certains sujets. Les températures froides favorisent la survie des virus (notamment celle du virus grippal) ce qui explique, en partie, pourquoi les épidémies surviennent en hiver dans les pays aux climats tempérés. Apprenez à les reconnaître, à vous en prémunir, et à les soigner, pour que vos fêtes de fin d’année ne virent pas au cauchemar.
Maladies hivernales : Concilio vous explique tout.
Quels sont nos ennemis ?
Chaque virus provoque ses propres symptômes. Ils sont des dizaines à circuler en hiver et sont responsables de tableaux cliniques similaires mais pas strictement identiques : certains virus entraînent des maladies très brutales et massives, d’autres passent quasiment inaperçus. Une multitude de variants est capable de provoquer des symptômes différents. On peut les diviser en deux groupes : les virus « respiratoires », et les virus « digestifs ».a
- Les virus respiratoires sont responsables des rhumes, des rhinopharyngites, des grippes saisonnières, des bronchites et des bronchiolites de l’enfant. Ils sont des dizaines, mais les principaux sont le rhinovirus, le virus influenza, l’adénovirus et le virus respiratoire syncytial.
- Les virus « digestifs », comme le “rotavirus” et le “norovirus” sont responsables des gastro-entérites.
Ces virus sont un fléau pour nos sociétés : ils provoquent des symptômes invalidants, perturbent le quotidien de plusieurs millions de personnes et menacent le fonctionnement habituel de structures telles que les entreprises ou les hôpitaux.r
Tour d’horizon de ces ennemis invisibles.
La grippe
Qu’est-ce que la grippe ?
La grippe est une infection respiratoire aiguë contagieuse due au virus influenza, dont la particularité est la grande variabilité génétique. En effet, la grippe mute souvent, obligeant chaque année la mise au point d’un nouveau vaccin.
Les symptômes sont les mêmes que ceux de ce que l’on appelle « le syndrome grippal » (qui porte donc son nom). Le syndrome grippal peut aussi être dû à un virus différent de la grippe : virus respiratoire syncytial, rhinovirus, virus para influenza, adénovirus…
Le temps d’incubation (c’est le temps entre la contamination et les premiers symptômes) varie entre 24 et 48 heures.
Puis, la grippe se manifeste très brutalement (en moins d’une heure) et très intensément : forte fièvre, courbatures, maux de tête, fatigue intense, malaise général, avec des symptômes respiratoires (toux sèche, nez qui coule).
Les symptômes durent environ une semaine (souvent 5 jours), mais la fatigue provoquée par la grippe est fréquemment ressentie pendant les trois ou quatre semaines qui suivent la phase aiguë. La grippe ressemble à une forme très atténuée de l’infection à SARS-CoV-2 (Covid-19).
Quel mode de transmission ?
Les virus grippaux pénètrent dans l’organisme par les voies respiratoires. Ils se transmettent facilement au moyen de microgouttelettes et de particules excrétées par un patient infecté lorsqu’il tousse, éternue ou lors d’un contact avec des mains contaminées (on parle de transmission par « manuportage »). Le virus grippal se multiplie ensuite dans le tissu respiratoire et l’infection débute.
Quel est le danger de la grippe ?
La grippe est souvent considérée comme une maladie peu dangereuse; c’est d’ailleurs le cas lorsqu’elle touche des patients jeunes, en parfaite santé.
Mais ne vous y trompez pas : elle peut être grave chez les personnes âgées, les personnes atteintes de certaines maladies chroniques, les femmes enceintes, les personnes souffrant d’obésité, ou encore les nourrissons.
Chaque année, la grippe tue entre 10 000 et 15 000 personnes en France.
La « grippe espagnole », a fait 20 à 50 millions de morts dans le monde entre 1918 et 1919. D’autres pandémies ont suivi en 1957, en 1968, ou plus récemment en 2009.
La lutte contre la grippe est un enjeu majeur de santé publique.
Quelles complications ?
La grippe peut être responsable de complications majeures, comme une infection pulmonaire (« pneumonie »), ou l’aggravation d’une maladie chronique déjà existante (diabète, insuffisance respiratoire, asthme…).
Dans les cas les plus sévères, elle peut être mortelle.
Quels traitements contre la grippe ?
Le traitement consiste avant tout à soulager les symptômes et à appliquer des mesures d’hygiène pour limiter la transmission.
- Le traitement par voie orale :
Il existe un traitement antiviral spécifique, souvent méconnu, à prendre par voie orale sous forme de comprimé. Il est capable de réduire la durée de la maladie et la sévérité des symptômes s’il est pris précocement (dans les 48 heures qui suivent le début des symptômes). Il permet également de réduire le risque de complications et de mortalité. - La vaccination :
La vaccination annuelle contre la grippe reste le moyen le plus efficace de se protéger. Elle permet aussi de réduire les formes graves de la maladie. Elle est fortement recommandée pour les personnes les plus fragiles, mais également pour le personnel soignant, pour les personnes résidentes en établissement de soins de suite et pour toute personne en contact direct avec des personnes fragiles. La protection conférée par le vaccin est de 6 à 9 mois. Les modifications génétiques constantes des virus grippaux imposent d’ajuster chaque année la composition du vaccin. - Des médicaments contre les symptômes :
Le paracétamol peut aider à contrôler les principaux symptômes de la grippe : il diminue la température corporelle, soulage les courbatures, diminue la sensation de faiblesse généralisée.
Si la toux est importante, un antitussif (souvent sous forme de sirop), peut vous aider à la calmer et donc à vous reposer.
Des collutoires peuvent parfois apaiser l’inflammation du pharynx.
La bronchiolite :
Qu’est ce que la bronchiolite ?
Le virus de la bronchiolite, nommé “adénovirus” circule activement pendant l’hiver et sa contagiosité est forte.
La bronchiolite est due à un virus qui provoque une inflammation des poumons et un gonflement des bronchioles (les plus petites bronches), principalement chez les enfants de moins de 2 ans.
Le symptôme initial est souvent un simple écoulement nasal (le « rhume »), qui témoigne de la pénétration du virus dans l’organisme.
Mais rapidement, l’inflammation des bronchioles et leur gonflement provoque de la toux et des sifflements.
Quelles complications ?
En hiver, la bronchiolite est la première cause de consultations et d’hospitalisations dans les services de pédiatrie et en réanimation pédiatrique. C’est une infection due au virus respiratoire syncytial (VRS), qui affecte les voies respiratoires basses.
A un stade avancé, on observe des difficultés respiratoires, des troubles de l’hydratation et de l’alimentation. Sa gravité est spécifique de l’âge du patient : elle est asymptomatique chez les adultes et les enfants de plus de 2 deux ans, mais les nourrissons sont très sensibles au virus et peuvent présenter des complications graves, nécessitant parfois une assistance respiratoire.
Quel traitement contre la bronchiolite ?
Il n’existe malheureusement aucun traitement ni vaccin contre cette infection et chaque année en France, près de 500 000 nourrissons de moins de 2 ans contractent une bronchiolite.
Pour éviter les formes sévères, il faut diminuer les symptômes et hydrater votre enfant : utiliser du paracétamol pour diminuer la fièvre, utiliser une solution de réhydratation.
Dans tous les cas, il est de toutes façon recommandé de consulter dès le début des symptômes.
La gastro-entérite
Comment se définit la gastro-entérite ?
La gastro-entérite est une inflammation de la paroi de l’estomac et de l’intestin, qui provoque de la diarrhée et des vomissements.
Le norovirus est le virus qui cause le plus souvent la gastro-entérite chez les adultes. Chez l’enfant, c’est le rotavirus qui est le souvent le plus impliqué. Il circule principalement en automne et en hiver. Sa multiplication est en partie favorisée par le froid. La gastro-entérite est extrêmement contagieuse.
Quels en sont les symptômes ?
Les symptômes de la gastro-entérite sont les suivants : une diarrhée, des crampes abdominales, des nausées, des vomissements. Parfois, on observe aussi une fièvre légère, un mal de tête, des douleurs musculaires.
Les symptômes durent habituellement de 24 à 72 heures.
Si vous présentez des symptômes de la gastro-entérite, il est important que vous restiez à la maison pour vous soigner et éviter de transmettre la maladie à d’autres personnes, et ce, jusqu’à la disparition des symptômes.
Quelles peuvent être les complications de la gastro-entérite ?
Les symptômes de la gastro-entérite (diarrhées, vomissements) entraînent des pertes importantes d’eau, qui peuvent aboutir à la déshydratation.
Elle touche principalement les enfants de moins de 5 ans : plus l’enfant est jeune, plus le risque de déshydratation est important. Les personnes âgées ou souffrant d’une maladie chronique encourent un risque de déshydratation important.
Quels traitements sont efficaces contre la gastro-entérite ?
Le traitement de la gastro-entérite repose sur la lutte contre la déshydratation.
Pour vous réhydrater, utilisez de préférence des solutions de réhydratation disponibles en pharmacie. Elles contiennent la proportion idéale de sel minéraux dont le corps a besoin pour se rétablir. Elles permettent aussi à l’organisme de mieux absorber les liquides et donc de bien s’hydrater. Elles remplacent également l’eau et les sels minéraux perdus à cause de la diarrhée ou des vomissements.
La solution de réhydratation maison:
Si vous ne pouvez pas vous procurer une solution de réhydratation commerciale, vous pouvez préparer vous-même une solution de dépannage. Utilisez là pour vous-même et vos enfants.
Mélangez les ingrédients suivants :
- 300mL de jus d’orange pur, non sucré ;
- 600mL d’eau bouillie refroidie ;
- 2,5 mg de sel.
Vous devez utiliser exactement les quantités que je vous recommande pour ne pas risquer d’aggraver votre état.
Alimentation durant une gastro : stop aux mythes !
Je vais casser une idée reçue :
il est fortement recommandé de cesser de vous alimenter pendant environ 24 heures pendant une gastro-entérite aiguë.
Lorsque les vomissements diminuent, recommencer graduellement à vous alimenter : prenez de petites quantités d’aliments à la fois, mais mangez plus souvent.
Les aliments à privilégier sont :
- les pâtes
- le riz
- les viandes maigres préparées avec peu de matière grasse
- le poisson cuit
- les œufs
- les fruits frais (dans leur jus et non dans un sirop)
- les légumes cuits
- les céréales non sucrées
- le pain.
Vous pouvez consommer les aliments suivants si vous les tolérez bien ou s’ils sont sans lactose :
- du yaourt maigre
- du fromage à teneur réduite en matières grasses
- du lait.
Évitez absolument :
- les jus de fruits (ils contiennent beaucoup trop de sucre),
- les boissons pour sportif,
- les boissons gazeuses, même dégazéifiées,
- les boissons contenant de la caféine,
- les bouillons et soupes en sachet ou en conserve
- les aliments gras,
- la crème glacée,
- les fruits séchés ou en conserve,
- les céréales sucrées,
- les bonbons,
- le chocolat,
- les aliments très épicés.
Si les symptômes sont incoercibles, des anti-vomitifs en prise sublinguale et anti-diarrhéique peuvent aussi vous aider.
Les virus de l’hiver en général : comment s’en prémunir ?
Pour réduire les risques de contamination par un virus hivernal, adoptez les quatre gestes barrières :
- Se laver les mains correctement :
Lavez-vous les mains régulièrement à l’eau et au savon (de préférence liquide) pendant 30 secondes, en frottant les ongles, le bout des doigts, la paume et l’extérieur des mains, les poignets et entre les doigts. Après le lavage, il est conseillé de se sécher les mains avec une serviette propre ou à l’air libre. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la mesure d’hygiène la plus importante pour prévenir la transmission des infections. Il est vivement conseillé de se laver les mains le plus régulièrement possible, notamment à des moments considérés comme essentiels :- avant et après s’être occupé d’un bébé
- après avoir rendu visite à une personne malade
- avant de préparer les repas, de les servir ou de manger
- après s’être mouché, avoir toussé ou éternué
- après chaque sortie à l’extérieur
- après avoir pris les transports en commun (bus, car, train, métro),
- en arrivant au bureau ou chez soi
- après être allé aux toilettes.
- Utilisez les solutions hydroalcooliques fréquemment :
L’usage des solutions hydroalcooliques (SHA) est efficace pour éliminer de nombreux microbes transmissibles, mais ne l’est pas contre tous les germes. Elles sont à utiliser sur des mains visiblement non souillées car elles désinfectent mais n’enlèvent pas les saletés sur les mains. - Se moucher efficacement :
Utiliser un mouchoir à usage unique pour se moucher, le jeter à la poubelle puis de se laver les mains. A la maison, une poubelle fermée par un couvercle est préférable.
Éternuer ou tousser dans le pli du coude. En se couvrant la bouche et le nez avec la main, les microbes déposés sur la main peuvent se transmettre à d’autres personnes, en se serrant la main ou en touchant un objet. Si ce n’est pas possible (ex : enfant tenu dans les bras), il est recommandé de se couvrir la bouche avec un mouchoir à usage unique, de le jeter puis de se laver les mains. Après avoir toussé ou éternué dans ses mains, il faut se laver les mains dès que possible pour ne pas contaminer des personnes ou des objets. - Porter le masque le plus souvent possible :
Porter un masque jetable en cas de contact avec des personnes âgées, des bébés, des personnes qui ont une maladie chronique ou des femmes enceintes. Il est recommandé de porter un masque jetable dès l’apparition des premiers signes (fièvre, toux, éternuement).
Les maladies hivernales peuvent être graves.
Associées à la pandémie actuelle à coronavirus-19, elles deviennent un fléau pour nos sociétés.
Vous êtes maintenant armés pour vous en prémunir et les combattre. À vous de jouer !