Movember : la santé masculine à l’honneur

Movember : la santé masculine à l'honneur
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Né en Australie en 2003, le mouvement Movember (contraction de « mustache » et « november ») propose chaque année aux hommes de se laisser pousser la moustache pour sensibiliser l’opinion publique sur les maladies masculines, de façon décomplexée et sans dramatiser.

Focus sur deux pathologies au centre de Movember : le cancer de la prostate et le cancer du testicule.

Symptômes, dépistage : que faut-il savoir ? Concilio vous accompagne.

Le cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes en France. Il est la troisième cause de mortalité par cancer dans notre pays, et cause plus de 8000 décès par an.

Quels sont les symptômes qui peuvent faire évoquer un cancer de prostate ?

Le cancer de la prostate ne provoque pas de symptômes au tout début de son évolution. Ils apparaissent quand la prostate augmente de volume et comprime le canal par lequel s’écoulent les urines et que l’on nomme « urètre ».

Mais l’augmentation de volume de la prostate n’est pas spécifique du cancer de la prostate. Elle est aussi présente dans d’autres maladies beaucoup plus fréquentes :

  • l’adénome ou hypertrophie bénigne de la prostate (qui touche quasiment tous les hommes de plus de 70 ans),
  • la prostatite (infection de la prostate qui touche environ 50% des hommes au cours de leur vie).

Les symptômes provoqués par une augmentation du volume de la prostate sont multiples et ceux qui doivent vous faire consulter rapidement sont :

  • un besoin fréquent d’uriner, surtout la nuit ;
  • un jet d’urine anormalement faible ;
  • la sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie ;
  • des fuites urinaires (ou « incontinence urinaire ») ;
  • des infections urinaires récurrentes : cystite, prostatite ou pyélonéphrite ;
  • une difficulté inhabituelle à uriner ;
  • la présence de sang dans les urines ou dans le sperme ;
  • des difficultés à avoir une érection et/ou des douleurs au moment de l’éjaculation.

Comment dépister le cancer de la prostate ?

En cancérologie, les examens de dépistage ont pour but de diagnostiquer une tumeur agressive, dès le début de son développement, chez un patient indemne de tout symptôme.

Votre médecin peut donc être amené à vous prescrire des examens de dépistage, même si vous ne vous sentez pas « malade ».

Il n’existe pas de programme national de dépistage systématique du cancer de la prostate, car le bénéfice apporté dans cette pathologie n’est pas clairement démontré, tandis que les risques du dépistage mal contrôlé sont avérés.

Les inconvénients d’un dépistage excessif sont le « surtraitement », les effets secondaires des traitements médicamenteux, ou encore les séquelles d’une intervention chirurgicale.

Cependant, selon votre profil et au-delà de 50 ans, votre médecin peut vous recommander :

  • Un dosage sanguin du « PSA » (prostate spécific antigen) :
    Il n’est pas toujours indiqué car il n’est pas spécifique du cancer de la prostate : son taux peut aussi être augmenté dans d’autres pathologies. S’il est négatif, il n’exclut pas non plus totalement le risque de cancer. Son intérêt est donc à discuter.
  • Un toucher rectal :
    Le médecin palpera la prostate, via le rectum. S’il constate une anomalie, il vous recommandera de consulter un urologue, qui coordonnera les examens complémentaires nécessaires pour confirmer ou infirmer le diagnostic. Il est souvent redouté mais peut avoir une importance cruciale pour un dépistage précoce.

À savoir :
Plus il y a de cas de cancers de la prostate dans votre famille, et plus le risque d’en développer un est élevé (jusqu’à 10 fois supérieur à la normale). Un suivi spécifique sera proposé aux hommes qui présentent ce type de risque.

Pour comprendre quelle stratégie de dépistage correspond à votre profil et savoir quels examens il est nécessaire de pratiquer, parlez-en à un médecin.

Le cancer du testicule

Le cancer du testicule est une tumeur rare (1 à 1,5 % des cancers chez l’homme, tout âge confondu). L’incidence annuelle en France est d’environ 4,5 nouveaux cas pour 100 000 hommes. Cette incidence est en augmentation, et même si le taux de mortalité par cancer du testicule a baissé de 40 % depuis les années 90, il est trop souvent pris en charge tardivement. Vous pouvez agir !

Quels sont les symptômes qui peuvent faire évoquer un cancer du testicule ?

Tout symptôme concernant un testicule doit vous faire consulter un médecin. Surveillez particulièrement les symptômes suivants :

  • un testicule, douloureux ou non, est enflé ou augmenté de volume ;
  • vous avez remarqué une zone plus dure, un nodule dans un testicule, ou encore une zone sensible au toucher ;
  • vous ressentez une sensation de « tiraillement », une « tension », une « lourdeur » dans le testicule ou dans la région de l’aine ;
  • il existe une accumulation de liquide dans les bourses ;
  • vous avez remarqué un gonflement des glandes mammaires. En effet certains cancers du testicule sécrètent des hormones féminines et peuvent provoquer ce symptôme souvent méconnu.

Quid des examens de dépistage pour le cancer du testicule ?

Il existe un retard important au diagnostic du cancer testiculaire, principalement pour deux raisons : il n’est souvent pas remarqué aux premiers stades d’évolution et beaucoup d’hommes hésitent à consulter en cas d’anomalie.

Pourtant, comme dans tous les cancers, une prise en charge rapide augmente nettement les chances de survie.

Il n’existe pas d’examen de dépistage fiable et automatisé de ce cancer, mais comme pour le cancer du sein, l’autopalpation peut permettre de détecter rapidement une tumeur potentiellement agressive. Vous pouvez l’effectuer vous-même et prendre le temps de rechercher une anomalie plusieurs fois par an, ou bien elle peut être pratiquée méthodiquement par votre médecin qui prescrira une échographie au moindre doute.

A la moindre anomalie, n’hésitez pas à consulter un médecin et ne retardez pas votre prise en charge.

Conclusion :

La prévention des maladies masculines et la possibilité d’aborder facilement ces sujets avec vos proches et avec des professionnels de santé sont des enjeux de santé publique.

Movember est une bonne occasion pour revenir sur ces sujets souvent tabous et pour lesquels des actions sont pourtant possibles, y compris au niveau individuel.

Soyez à l’écoute de votre corps et consultez au moindre doute.