Chaque année, environ 80 000 cancers de la peau sont diagnostiqués.
Le nombre de cas a triplé en 30 ans, en grande partie à cause du vieillissement de la population, du développement des loisirs en extérieur et de la mode du teint « halé ».
La semaine du dépistage du cancer de la peau, qui a lieu du 20 au 24 mai, est une opération de santé publique créée en 1998 par le ministère de la santé : des dermatologues offrent un examen de dépistage anonyme et gratuit à toutes les personnes qui le souhaitent, dans des centres dédiés.
Cet évènement est l’occasion de sensibiliser les Français aux risques liés à l’exposition solaire et de réitérer les recommandations de prévention à connaitre pour éviter d’être un jour atteint d’un cancer de la peau.
De quoi parle-t-on exactement lorsque l’on parle de cancer de la peau ? Quels en sont les facteurs de risque ? Quels sont les traitements ?
Concilio vous explique tout.
Quels sont les différents types de cancer de la peau ?
Il existe plusieurs types de cancers de la peau, et leurs caractéristiques sont différentes selon les cellules dont ils sont issus.
On distingue ainsi principalement trois types de cancers.
- Le carcinome basocellulaire
Il est le plus fréquent et représente environ 70 % de tous les cas de cancer de la peau. Il se propage lentement et n’atteint que très rarement d’autres parties du corps.
Il est plus fréquent chez les personnes de plus de 50 ans, mais peut se manifester chez des personnes plus jeunes en fonction de leur niveau d’exposition solaire.
Ce type de cancer apparaît le plus souvent sur la tête, le visage ou le cou et se développe généralement sur une peau saine, et non à partir d’un grain de beauté. Il peut prendre un aspect nodulaire rosé, se creuser dans son centre, ou former un ulcère.
D’une manière générale, le carcinome basocellulaire est une tumeur d’évolution lente, pour lequel le risque de métastases est exceptionnel : quand il est détecté à un stade précoce, il ne met pas la vie en danger.
En revanche, s’il n’est pas détecté ni traité, il peut envahir les tissus voisins ou les couches les plus profondes de la peau.
- Le carcinome spinocellulaire : (aussi appelé « carcinome épidermoïde»).
Il s’agit du deuxième type de cancer de la peau le plus fréquent. Il représente environ 20 % de tous les cas de cancers de la peau. Il peut être localisé sur n’importe quelle partie du corps mais apparaît le plus souvent au niveau des zones fréquemment exposées au soleil.
Malheureusement, il est capable de former des métastases.
- Le mélanome : (c’est le cancer cutané le moins fréquent mais le plus grave).
Dans 20 % des cas, la maladie se propage et forme des métastases. Il peut se former n’importe où sur le corps, à partir des cellules qui produisent la mélanine (c’est la molécule qui donne sa pigmentation à la peau).
Quels sont les facteurs de risque de développer un cancer de la peau ?
Les rayonnements ultraviolet (UV), qui constituent une partie du rayonnement solaire, sont un facteur de risque majeur pour le développement des cancers de la peau, notamment pour le mélanome (70 % des mélanomes sont en lien avec des expositions solaires excessives).
Les UV provoquent des mutations sur l’ADN des cellules cutanées qui peuvent favoriser la formation de cellules tumorales : s’exposer au soleil ou utiliser des cabines de bronzage augmente considérablement le risque de développer un cancer de la peau.
Globalement, une exposition prolongée au soleil (par exemple, dans le cadre d’une profession exercée en extérieur) favorise l’apparition des carcinomes (basocellulaires et spinocellulaires), tandis qu’une exposition solaire intermittente accompagnée de coups de soleil (par exemple pendant les congés d’été) favorise le développement des mélanomes.
D’autres facteurs de risques peuvent agir au niveau individuel :
–la présence d’antécédents familiaux de cancer cutané a l’âge adulte ;
–le phototype de la personne : plus la peau, les yeux et les cheveux d’une personne sont de nature claire, plus le risque de développer un cancer cutané est important ;
–la pratique régulière d’une activité professionnelle ou d’un sport en extérieur ;
–l’exposition solaire régulière, et encore plus l’exposition solaire pendant l’enfance (les coups de soleil répétés à ce stade augmentent le risque de cancer de la peau à l’âge adulte) ;
–la présence de taches de rousseur ou de grains de beauté en grand nombre ;
–certains traitements par radiothérapie, certains médicaments, ou encore une faiblesse du système immunitaire, comme c’est le cas lors de l’utilisation traitement antirejet utilisé dans les suites d’une greffe d’organe ou lors d’une infection comme le VIH.
Malheureusement, un cancer de la peau peut se développer en dehors de tout facteur de risque, y compris sur une peau mate, en cas d’exposition solaire importante.
Comment détecter au plus tôt le cancer de la peau ?
Comme pour n’importe quel cancer, détecter rapidement un cancer cutané permet de bénéficier d’un traitement précoce, qui augmente les chances de survie et diminue le risque de conséquences de la maladie sur l’organisme.
Vous pouvez demander à votre médecin traitant de pratiquer un examen cutané, mais aussi le pratiquer vous-même.
L’évolution d’une marque existante ou l’apparition d’une nouvelle marque, un grain de beauté changeant rapidement d’aspect, asymétrique, à bord irrégulier, de couleur hétérogène ou qui augmente rapidement de diamètre, sont des signes qui doivent vous alerter et vous faire consulter sans attendre.
Méfiez-vous aussi si vous présentez une plaie qui ne guérit pas, un bouton ou une croûte qui persiste ou s’étend.
Au quotidien, utilisez la règle du « vilain petit canard » : toute marque « atypique » doit être considérée comme suspecte.
Quel est l’intérêt de consulter un dermatologue ?
Le dermatologue est l’expert le plus à même de réaliser un examen clinique de votre peau.
Il observera la peau de tout le corps et en cas de doute, il utilisera un appareil spécifique : le dermato-scope, qui permet de voir la peau en profondeur.
Il vous indiquera aussi la fréquence à laquelle vous devez surveiller votre peau, en fonction de vos facteurs de risques.
Pour les personnes considérées « à risque », il est généralement recommandé de se faire examiner au moins une fois par an et de pratiquer un auto-examen tous les trois mois.
Il est important de prendre le temps d’examiner régulièrement votre peau. Le dermatologue peut vous former à la pratique de l’auto-examen : il s’agit d’observer attentivement votre peau nue, de la tête aux pieds, de face et de dos, sans oublier les zones peu visibles où peut se cacher un mélanome (oreille, ongle, plante des pieds, espace entre les doigts ou les orteils, organes génitaux…).
Vous pouvez également prendre des photos de vos grains de beauté, surtout si vous en avez en grand nombre : cela permettra d’observer des petits changements qui, sinon, seraient passés inaperçus.
Le soleil est votre pire ennemi.
L’exposition aux UV est le facteur de risque principal de développer un cancer de la peau. Il faut absolument limiter votre exposition au soleil et celle de vos proches, et ce dès le plus jeune âge.
Nous vous conseillons donc :
–de limiter vos activités en extérieur entre 10 heures et 16 heures (les heures durant lesquelles les rayons du soleil sont les plus puissants) ;
–de vous couvrir le corps et de porter des lunettes de soleil en cas de beau temps ;
–de rechercher l’ombre ;
–d’appliquer de l’écran solaire toutes les deux heures et systématiquement après la baignade ou après avoir transpiré. Procurez-vous l’écran solaire d’un facteur de protection (« indice ») à 30 au minimum.
Attention : la crème solaire ne permet pas de s’exposer plus longtemps.
–de ne jamais exposer les plus jeunes ;
–ne pas s’exposer aux lampes de bronzage par UV (« cabine de bronzage »).
Attention aux idées reçues ! : ne cherchez pas à « préparer » votre peau à un départ en vacances en vous exposant à des lampes de bronzage. C’est inutile et très dangereux.
Quelles sont les traitements possibles du cancer de la peau ?
La chirurgie : la plupart des cancers de la peau sont traités par une ablation chirurgicale, mais plusieurs stratégies existent en fonction de la gravité de l’extension du cancer au moment de sa découverte.
Si le cancer est diagnostiqué à un stade précoce, la chirurgie est très efficace et la cicatrice est de petite taille.
Si la tumeur cancéreuse est plus grande ou invasive, elle peut nécessiter une ablation plus importante de la peau, parfois secondairement réparée par une greffe cutanée.
La chirurgie peut aussi être utilisée pour retirer d’éventuelles métastases.
La cryothérapie et la cryochirurgie : Il s’agit de « brûler » les cellules cancéreuses par le froid. On utilise le plus souvent de l’azote liquide ou du protoxyde d’azote. Pour les lésions superficielles, comme les carcinomes basocellulaires superficiels, on peut appliquer de l’azote liquide directement sur la lésion. La brûlure superficielle qui en résulte détruit les cellules cancéreuses. Pour les lésions plus évoluées, et si la chirurgie n’est pas possible, la cryochirurgie permet d’introduire une sonde réfrigérée au niveau de la tumeur. De même que pour la cryothérapie, la température négative « brûle » les cellules cancéreuses. Cette technique est réalisée sous anesthésie locale, en une ou plusieurs séances. Pratiquée par des professionnels expérimentés, la cryochirurgie peut apporter des résultats comparables à la chirurgie. On la propose souvent aux patients âgés ou dans les cas de carcinomes de bon pronostic, peu étendus.
L’immunothérapie : il s’agit de la thérapie la plus récente, développée depuis les deux dernières décennies. Elle consiste à stimuler les anticorps présents dans l’organisme pour qu’ils s’attaquent spécifiquement aux cellules cancéreuses. Ces traitements ont changé le pronostique des patients atteints des formes les plus sévères.
Les thérapies ciblées : sont aussi une voix de traitement innovant dans le cas des mélanomes. Ce sont des molécules qui ciblent certains mécanismes chimiques qui ont lieu au sein des cellules cancéreuses, afin de les bloquer.
La radiothérapie : elle peut être utilisée en complément, dans le cas où la chirurgie ne suffit pas à retirer l’intégralité de la tumeur et des métastases.
La chimiothérapie : plus classique, elle peut être testée si les autres thérapies ont échoué.
Où en est la recherche ?
Actuellement, la recherche se concentre pour trouver de nouvelles cibles thérapeutiques dans les cellules cancéreuses qui permettront de développer des thérapies ciblées plus performantes.
Les travaux actuels cherchent aussi à optimiser l’utilisation des traitements existants et à développer des traitements associant immunothérapie et thérapie ciblée pour lutter contre les formes les plus agressives du cancer.
Du côté du dépistage, l’utilisation de l’intelligence artificielle pour analyser des images cutanées à la recherche d’éventuels cancers est une approche intéressante pour aider le dermatologue à faire son diagnostic.
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